Un juge néo-zélandais se rend en Malaisie pour faire une intervention sur la « Loi indigène et gouvernance responsable de l’eau »

Betsan Martin, septembre 2017

Malaysia hosts and friends, with Prof Dulkifli Razak,
former President of International Association of Universities,
and host for Malaysia event, second from left. Betsan to right.


Le Juge Durie plaide pour une approche au droit fondée sur la responsabilité. Sa conférence commémorative a traité de la « Loi indigène et gouvernance responsable de l’eau », le 26 septembre 2017 ; sont intervention était précédée d’un séminaire sur les études indigènes organisé par l’Institut Mizan à l’Université de Malaya. Donna Durie, également avocate, a parlé de la position des femmes indigènes et des sanctions des communautés traditionnelles qui peuvent jouer un rôle puissant pour empêcher la violence domestique. Cela dérive du devoir individuel, ou de la responsabilité, qui est investie dans tous les membres pour maintenir le respect, l’harmonie et l’équilibre dans la communauté.

Betsan a parlé du droit pour les biens communs mondiaux de la terre en Nouvelle Zélande et puis du contexte mondial, et a exploré la tutelle publique et l’environnement en tant que personnalité juridique. La Nouvelle Zélande a fait du fleuve Whanganui une personnalité juridique, et d’autres pays ont suivi le mouvement – l’Inde (le Gange), Équateur, Colombie. Les participants au séminaire n’avaient pas pensé au fleuve comme personne vivante, ou entité vivante, qui coule des montagnes jusqu’à la mer.

La présentation du Juge Durie a suivi une ligne selon laquelle la Malaisie et la Nouvelle Zélande ont toutes deux le droit britannique incorporé dans leurs systèmes juridiques, la Malaisie ayant également les traditions malaises, indiennes et chinoises d’une société plus plurielle (« Droits indigènes dans une perspective néo-zélandaise »).

Le Juge Durie a souligné la différence entre le système juridique britannique, où l’homme est maître du monde, et la tradition maorie où les êtres humains font partie intégrante de l’écosystème des forêts, des marécages, des fleuves, des lacs et des ruisseaux. Le problème des Maoris avec le système « britannique » est que tous ces aspects de la nature ont été sensiblement détruits ou dégradés sous ce régime juridique. Quant à l’eau douce, la position du gouvernement selon laquelle « personne ne possède l’eau » a signifié dans la pratique que les attributions d’eau ont exclu les Maoris d’un accès à l’utilisation commerciale de l’eau, et que l’on a nié aux communautés maories l’accès à leurs sources d’eau traditionnelles.

Le respect est une expression clef de la spiritualité qui relie les Maoris aux membres de leurs tribus du passé et du futur, et au monde naturel. Le respect est à la base des pratiques pour sauvegarder les fleuves et les marécages, les oiseaux et les forêts, et l’utilisation des ressources naturelles est déterminée par ce qui est pour le bien de tous. Le Juge Durie plaide pour la restauration de l’autorité des peuples maoris/autochtones sur leurs eaux, ou ressources naturelles, de sorte que ces pratiques puissent être reconstituées. Il fait un point de droit intéressant pour la propriété de l’eau selon lequel la propriété maorie n’est pas la même chose que l’intérêt privé sur les biens de la loi européenne, mais que la propriété incorpore des éléments d’intérêt privé dans le bien public. La propriété entraîne la responsabilité publique. Une autre différence dans le droit évoquée par le Juge Durie est que si les Anglais fixent des normes minimales pour des normes comme pour l’eau, les Maoris en fixent de très hautes !