Non, l’Accord de Paris n’a pas été “Trumpisé”

Le retrait des EU de l’Accord de Paris aide l’accord à apparaître plus fort qu’auparavant, écrit le Dr Adrian Macey de l’Université de Victoria

Adrian MACEY, juin 2017

Trois choses sont claires.

Premièrement, l’accord de Paris n’est pas destiné à la renégociation. Cela a été clairement expliqué par les principaux acteurs - la Chine, l’Inde et l’Europe. De nombreux compromis ont été faits pour parvenir à cet accord. Il s’agissait notamment de modifications effectuées uniquement pour garder les États-Unis à bord. À titre d’exemple, il y eu un changement de dernière minute d’un «doit» en un «devrait», ce qui a mis en colère certains pays. Il y a donc peu de chances que les États-Unis obtiennent un meilleur accord même si l’Accord de Paris a été rouvert.

Deuxièmement, les EU, s’il souhaite, peuvent réduire ce que le Président Trump voit comme un fardeau déloyal sans aucun besoin de renégocier - ou de quitter -l’Accord de Paris. Ainsi les EU n’ont pas besoin “d’obtenir un meilleur accord”. Car comme il est dit, la contribution des EU ou la Contribution NDC (Contribution Nationalement Déterminée) est nationalement determinée, non décrétée par l’Accord de Paris. De fait; cet accord est non contraignant; ce qui permet aux EU de réduire leurs objectifs s’ils le souhaitent. Ce qui est valable aussi pour le paiement du Fonds Climatique Vert qui vient en aide aux pays en voie de développement et le changement climatique. De plus, les contributions nationales à ces fonds ne sont fixées nulle part dans l’Accord de Paris.

“Le retrait semble être un objectif propre aux États-Unis”.

Troisièmement, l’effet d’un retrait des États-Unis serait atténué par l’engagement de nombreux États, villes et entreprises américaines qui poursuivent comme si les États-Unis étaient encore pleinement dans l’Accord de Paris. Ceci est une reconnaissance que la transition des carburants fossiles vers une énergie propre est imparable, car cela a un sens économique. L’utilisation du retrait de l’Accord de Paris pour protéger les emplois dans l’industrie du charbon n’a aucun sens économique. Les États, les villes et les entreprises reconnaissent que le potentiel de création d’emplois dans le secteur de l’énergie propre dépasse largement celui de l’industrie des combustibles fossiles, même s’il est soutenu par des subventions.

À l’international, le retrait semble être un objectif propre aux États-Unis. Il abandonne sa position de leader avec la Chine sur le climat (le «G2»), permettant à d’autres de combler l’écart, en commençant par l’Europe.

Dans tous les cas l’Accord de Paris est sorti de ce test plus fort qu’auparavant. L’action d’EU a incité de très fortes approbations et des accords à marcher ensemble parmi des pays majeurs, y compris, de façon importante, l’Inde, qui, à l’époque l’Accord de Paris a été peu enthousiaste. Ceci fournira une bonne base pour que l’administration américaine future revienne à bord.